La rage dans le cœur, mais du cœur au ventre

En 2016, un jour de printemps, j’ai eu un accident.

Au travail.

Un accident bête, vraiment, mais un accident tout de même.

Un accident au pied gauche qui a nécessité non pas une, ni deux, ni trois, mais quatre interventions chirurgicales en huit mois.

1 accident + 4 opérations = 5 traumatismes.

Cinq traumatismes qui ont bousillé mon système nerveux.

Conséquence : j’ai hérité du SDRC.

Aujourd’hui, j’ai décidé de décharger mon cœur, ce cœur chargé à bloc, ce cœur qui crie, qui se serre, qui a besoin de s’ouvrir et qui, parfois, est gros et se brise.

Oui, j’ai la rage dans le cœur et le cœur qui soupire.

Parce que je ne peux plus porter de talons hauts. Parce que je ne peux plus courir ni faire du vélo. Parce que je ne peux plus m’entraîner comme avant. Parce que j’ai dû renoncer à danser la samba et la salsa, ce qui était pour moi une véritable passion. Parce que je dois vivre plusieurs deuils personnels. Parce que ma vie professionnelle est maintenant sens dessus dessous. Parce que les traitements sont déterminés par essais et erreurs. Parce que j’ai dû dire adieu à qui j’étais. Parce que je vis désormais avec des limitations permanentes. Parce que cette maladie étrange m’envahit et qu’elle est méconnue et incurable.

Tout ça, au point de départ, à cause d’un accident.

Oui, j’ai la rage au cœur. J’ai la rage folle et impuissante, la rage profonde et furieuse.

Mais j’ai aussi du cœur au ventre.

Parce que grâce à la réadaptation, je peux marcher et bouger. Parce que j’ai réussi, avec mes thérapeutes, à préserver mon autonomie et mon indépendance. Parce que malgré la douleur, je continue d’avancer. Parce que je regarde droit devant, toujours plus haut, toujours plus loin.

Mes mots parviennent enfin à me mettre du baume au cœur, ce cœur qui a tant besoin de chaleur et envie de se donner la joie, d’être gai et léger.

Cela m’a pris des jours, des mois, des années pour en arriver là.

La douleur est mon quotidien, ma nouvelle normalité.

N’ayez crainte : je suis résiliente et déterminée.

8 commentaires sur “La rage dans le cœur, mais du cœur au ventre

  1. Ma chère cousine, chère Karine. Je ne me suis jamais douter à un seule instant à quelle point tu souffre de ce maudits accident. Il m’est difficile de trouver les mots exacte mais je voudrai te dire de tout cœur que je pense à toi très fort et tes douleurs avec quoi tu fait face depuis des années. J’espère qu’un jour viendra ( un miracle) pour que tu puissent retrouvé tous les activités que tu avait au paravents. Je te souhaite beaucoup de courage et de force pour l’avenir. A partir de ce jour je te fait le serment que je penserais à toi tout les jours et je ferai autant que possible une prière pour toi. Courage ma chérie karine. Bisou, ton cousin lucien de Belgique.

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  2. Chère Karine, c’est un grand plaisir pour moi de pouvoir te suivre et comprendre ce que tu vie tous les jours, mais je suis triste pour toi car tu dois réapprendre a vivre d’une autre façon. tes messages nous font comprendre ce que tu vie au quotidien et connaitre le SDRC personne ne peu connaitre ceci si nous ne l’avons pas nous même et je ne le souhaite a personne. Ce que je sais de toi c’est que tu es forte et capable de combattre ce mal. Je suis avec toi par la pensée et je te souhaite d’arrivée au bout de ce calvaire qui es le tien pour que tu puisse retrouvé une vie relativement normal. Tu seras dans mes prières. Je veut le meilleur pour toi bisous RITA

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  3. Je te comprends tellement ça fait depuis 2011 que j’avais des douelurs au cou et épaule pis je vient d’être diagnostiquée. Et rendu invalide parce que il a pu rien à faire alors j’apprends moi aussi à vivre avec cette maladie qui n’a rien pour la traiter

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